(Lucile Cogez, superviseure du laboratoire et scientifique, R-D physique et Kevin Randing, chef de R-D)
Si vous êtes entré dans le laboratoire d’essai de matières de moyenne activité (MAMTL) aux laboratoires de Chalk River en vous attendant de voir une cellule chaude conventionnelle blindée de tous les côtés, vous serez surpris de constater que les deux espaces de travail blindés à l’intérieur sont complètement ouvertes au haut.
Des murs de béton blindent le périmètre des cellules, mais elles ont l’air de boîtes sans couvercles.
Pourquoi? Parce que les matériaux irradiés sur lesquels les scientifiques travaillent dans ces cellules ne le requièrent pas.
« Ce laboratoire est construit pour les essais de matières de moyenne activité, et sa conception est différente de celle des cellules chaudes pour cette raison », explique Zia Haque, gestionnaire, Rendement du combustible et services d’essai. « Le MAMTL est le premier en son genre pour les LNC. Il offre un environnement flexible et ouvert pour les essais mécaniques ainsi que les enquêtes et examens des matières, assurant un rendement sécuritaire, fiable et efficace des composantes nucléaires », a-t-il expliqué.
Au lieu du plafond de béton typique que vous verriez dans une cellule chaude, il y a une « trompe d’éléphant », une ventilation mobile qui flotte au-dessus de chaque espace de travail blindé dans le MAMTL. Ces trompes tirent l’air et filtrent les particules, aidant ainsi à s’assurer que tous les contaminants radioactifs sont contenus et surveillés.
(Une « trompe d’éléphant » mobile bleue est visible au haut à gauche de cette image. Elle fournit de la ventilation aux espaces blindés dans le MAMTL.)
Des écrans d’un mètre de hauteur montés à l’extérieur de chaque espace de travail blindé sont une autre caractéristique unique du MAMTL. Elles remplacent les fenêtres épaisses serties de plomb que vous verriez habituellement devant les manipulateurs d’une cellule chaude.
Reliés à trois différentes vues de caméras installées à l’intérieur de l’espace de travail blindé, les écrans offrent aux scientifiques qui font fonctionner les manipulateurs un champ de vision beaucoup plus flexible du travail qu’ils réalisent à l’intérieur, surtout parce que les caméras ont une vue panoramique de la cellule, se penchent et zooment.
De plus, les écrans et les bras manipulateurs ont la capacité de se déplacer à l’unisson le long d’un rail sur le mur avant des espaces blindés, ce qui permet aux scientifiques d’avoir accès à presque tous les endroits de la cellule avec les bras manipulateurs. Ceci donne un espace de travail large et complètement reconfigurable ce qui augmente considérablement l’adaptabilité de l’espace.
(Un écran mobile d’un mètre de hauteur remplace la fenêtre à vitre épaisse que vous verriez habituellement devant les manipulateurs de cellules chaudes)
« Il y avait un écart entre travailler dans un laboratoire ordinaire et travailler dans une cellule chaude. Certains matériaux ne peuvent pas être travaillés dans un laboratoire ordinaire non blindé en raison du taux de dose qui pourrait être reçu de celui-ci, mais une cellule chaude peut être un peu excessive pour ceux-ci. Notre laboratoire a donc refermé cet écart », dit Lucile Cogez, superviseure du laboratoire et scientifique, R-D physique.
Le travail au MAMTL a commencé à la fin de 2022 après environ cinq ans de rénovations financées par la science et la technologie menées par des laboratoires. Ces travaux comprenaient de retirer de l’amiante et de l’équipement inutile, de renforcer le plancher et de munir l’espace de systèmes de ventilation active et de surveillance de radiation.
Il y a une grande demande commerciale pour une installation d’inspection de matériaux et d’essais mécaniques, puisque de comprendre les propriétés et le rendement d’un matériau est essentiel pour assurer la fabrication réussie, fiable et sécuritaire de composants nucléaires. L’agenda plein pour les quatre prochaines années du MAMTL illustre bien cette demande élevée. Il est prévu que l’installation construise des enceintes dans un futur rapproché pour soutenir les essais de dégradation écoassistée.
